L’Affiche Rouge, Ma France, le Chant des partisans et la Marseillaise. C’est en musique que la Ville d’Arles a commémoré le 74e anniversaire de l’exécution des 23 membres du groupe Manouchian, autour de leur stèle , devant l’église Sainte-Famille, avenue Stalingrad.
Ils étaient Arméniens, Juifs, Polonais, Hongrois ou Espagnols. Beaucoup n’avaient pas encore 20 ans lorsque le régime de Vichy a placardé 15 000 affiches rouges dans les rues avec leur nom et leur photo pour dénoncer leurs actes, assimilés à du terrorisme.
C’est pourtant pour la liberté de la France que ces étrangers ont lutté jusqu’à la mort. “Ils ont combattu en héros pour le triomphe de la vie“, a salué Solange Benedetti, présidente de l’association pour un Musée de la résistance et de la déportation en pays d’Arles.
“Affamés et enchaînés pendant trois mois dans les geôles de la Gestapo“, 22 membres de ce groupe de résistants avaient été condamnés à mort le 21 février 1944 et fusillés le même jour au fort du Mont-Valérien. “Olga Bancic, la seule femme du groupe Manouchian, jeune mère de famille de 32 ans, a été décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart“, a rappelé Solange Benedetti devant les élus et les représentants de la communauté arménienne locale. “C’est un moment important pour nous. Les Arméniens sont arrivés ici après le génocide et se sont engagés dans le combat pour la liberté de leur terre d’accueil, à travers la Résistance ou l’armée française. C’est une fierté“ confiait Laurent Israëlian, vice-président de l’association des Arméniens du pays d’Arles, et dont le propre grand-père a été prisonnier des nazis pour avoir combattu pour la France